Le bourdonnement

2025
Huile sur lin
60 x 73 cm


Le bourdonnement
A l’ombre des tours, les roses éclosent tous les jours,
le papier peint fait des détours par la fenêtre.
Dans ma chemise rétro, je domine les gratte-ciel,
les nuages accrochés haut, je surplombe le fiel.
Un peu à fleur de peau, au dessus des métros,
du monde matériel, plus près de l’essentiel.
Existentielle distance, pour revoir les nuances
et lui donner un sens, à cet imbroglio.
[ Et le ciel s’assombrit ]
Dans ce monde sourd, parallèle,
un bourdonnement, un bruit sec :
un téméraire insecte butine ma chemisette,
frotte frénétiquement ses ailes, espérant un trésor.
Fleurs de ville
Chemise à fleurs
[ Et le cloud frémit ]
L’animal vole sur le papier trompe-l’œil,
qui ne trompe que lui,
et tente avec sa trompe de pomper son bourgeon.
Qui reste sec. Pauvre insecte.
Fleurs de ville
Papier à fleurs
[ Et le cloud gémit ]
La vitre fracturée, transparence scarifiée,
des tours et des fenêtres opaques,
pour ne pas voir le bourdon.
Faux bourdon.
[ Et les yeux sans le son ]
Ton brise-vue, vue brisée,
la fêlure, tu l’as vue ?
Ou elle t’a abusé ?
Ville fleurie
Fleurs en papier
[ Et les nuages grisés ]
Carreau cassé,
tes rêves brisés,
ma pauvre abeille,
sur les tours et les fenêtres.
[ Et le son sans la vue ]
Bourdon
Et la ville s’assombrit
Et le ciel gémit
Et l’essaim frémit
Et la City dit :
« BUZZ »
[ Sophie-Gaëlle Martin – 2025 ]